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Société des Amis du Musée de Montgeron
11 mai 2020

L'oeuvre de la semaine par Michèle Juret

Chers amis ,

Un petit peu d'ouverture dans ces temps difficiles de crise sanitaire ...

Certains de nos petits reprennent le chemin indispensable de l'école .....apprendre ...apprendre ...et bientôt ,puisque les grands muées ne seront pas encore ouverts et difficiles d'accès par des trans ports en commun à reserver à ceux qui en ont le plus besoin ...pourquoi ne pas les emmener dans notre musée local,celui de Montgeron ?

Oui,oui à côté de chez vous ....ils ont le droit d'ouvrir maintenant ....et ,en plus ,vous ne savez pas où car le temps n'est plus au soleil .....alors voici l'oeuvre de la semaine que nous fait découvrir Michèle Juret ,la conservatrice du Musée Josèphe Jacquiot de Montgeron.... 

Belle découverte et allez l'admirer au Musée !

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LE CHAOUABTI de NEFERRENPET

Neferrenpet

 

Vizir de Ramses II 

 

 XIXème dynastie, Nouvel Empire

 

 

 

 

 

 

Ce chaouabti, (ou serviteur funéraire) au nom de Neferrenpet est en terre silicieuse à glaçure verte et brune, il mesure 14,5 cm de hauteur. Le corps est momiforme,  une perruque tripartite encadre son visage, un collier ousekh orne sa poitrine, ses deux mains tiennent les instruments aratoires.

Au niveau des jambes, une inscription verticale en caractères hiéroglyphiques mentionne le nom et les titres du défunt « Que soit illuminé l’Osiris, l’intendant de la ville, le Vizir Neferrenpet ».

Un chaouabti du même personnage, exposé au musée de Florence, livre une titulature plus complète « L’Osiris Prince héréditaire, gouverneur, Père divin, aimé du dieu, Celui de la Porte (le Juge), Bouche d’Hiérakonpolis, Prophète de Maât (déesse de la vérité), Intendant de la ville, Vizir Néferrenpet »[1]

Ces chaouabtis (ou ouchebtis) apparaissent dans les tombes du Moyen Empire. Ils font partie du mobilier funéraire du défunt. Leur rôle, magique, est très important. En effet, l’Egyptien croyait en une seconde vie dans l’au-delà qui devait être à l’image de sa vie terrestre. Il pourrait s’alimenter, respirer, profiter de moment agréables, banquets, chasse, pêche… mais il serait aussi corvéable et appelé à exécuter des travaux pour le dieu. Ces statuettes accompagnent le défunt dans sa tombe, afin de le remplacer magiquement pour exécuter ces corvées à sa place. Traditionnellement elles portent le nom et les titres du défunt et parfois le chapitre VI du L.d.M. qui défini leur rôle  « Si je suis appelé pour faire les travaux…l’embarras t’en sera infligé…Me voici ! diras-tu.  »[2]

 

Ajoutons que ces serviteurs funéraires sont le plus souvent figurés debout, parfois gisants, momiformes ou  en costume des vivants. Divers matériaux ont été utilisés pour leur fabrication : bronze, bois, pierre, terre cuite, faïence glaçurée. Le musée présente  une collection intéressante : un ouchebti royal[3] en bronze ayant appartenu à Psousennes 1er,  un autre serviteur momiforme en très belle faïence à glaçure bleue, enfin une statuette en costume des vivants, en bois stuqué et peint, inscrite au nom de Pashedou.

 

Néferrenpet était un personnage très important, l’un des vizirs de Ramsès II dans les années 57 à 60 de son règne. Il eut l’insigne honneur d’annoncer la 10ème ou 11ème fête Sed[4] du roi. Ceci est particulièrement bien attesté dans une inscription du temple d’el-Kab[5].  Très haute personnalité, le Vizir est au sommet de l’administration pharaonique. Il contrôle l’ensemble de l’appareil bureaucratique, la justice, les transports, l’armée, les travaux… Il est garant de la Maât symbole de justice, vérité, ordre social. Le Liverpool Museum possède un pyramidion au nom de notre vizir, Leyde une statue et Berlin une stèle. Une autre très belle stèle votive du Metropolitan Museum of Art de New York offre une représentation d’un vizir en offrande. Il s’agit d’un certain Neferrenpet (mais peut-être vizir sous Ramsès IV).

 

Cette œuvre a été acquise pour le Musée le 29 avril 2006  sur les fonds provenant du legs Josèphe Jacquiot.

Michèle JURET

[1] - Jacques-F. AUBERT et Liliane Aubert « Statuettes Egyptiennes chaouabtis ouchebtis », p. 96, Paris 1974.

[2] - Paul BARGUET, « Le Livre des Morts des anciens Egyptiens » p. 42, Paris 1967.

[3] - A compter de la XXIème dynastie, le chaouabti devient ouchebti, « répondant ».

[4] -Fête jubilaire royale, célébrée à l’issue de 30 ans de règne. Ensuite elles seront plus fréquentes.

[5] - Pierre GRANDET, « Un Texte Historique de Ramsès III (et autres textes ramessides) RdE 41, p.98.

 Date de dernière mise à jour : 30/03/2020

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